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Epidémiologie

L'incidence de l'anévrysme de l'aorte abdominale est de 0.4‰ dans la population occidentale; elle prédomine à partir de 50 ans. Dans 20% des cas, la lésion a plus de 7 cm de diamètre, et le taux de rupture moyen est de 20% [10]. Le facteur le plus important pour la rupture est la dimension de l'anévrysme [8]. Alors qu'il est de 1%/an lorsque l'aorte mesure moins de 4 cm, le risque de rupture est de 30% à 6 cm, 50% à 7 cm et 75% à 8 cm [8,9]. Les patients porteurs d'un anévrysme ont deux fois plus de risque de décéder en périopératoire que les malades opérés pour une lésion occlusive de l'aorte (syndrome de Leriche). D'autre part, la mortalité périopératoire est fonction du niveau de clampage; de 1-5% en cas de clampage sous-rénal, elle passe à 13-19% lors de clampage supra-coeliaque [1]. En cas de rupture, elle oscille entre 15% et 48% [5]. 
 
Dans l'anévrysme, l'indication opératoire est la prévention de la rupture, alors que dans la maladie occlusive l'indication est posée en fonction de la symptomatologie des patients: ischémie digestive, claudication des membres inférieurs, neuropathie ischémique. La douleur, un diamètre supérieur à 5 cm et une croissance de plus de 1 cm par an sont des indications chirurgicales formelles [6].
 
La plupart des patients sont polymorbides. Plus de la moitié est hypertendue, un quart souffre de BPCO, et 10% sont diabétiques [4]. La prévalence de coronaropathie est très élevée dans les pathologies de l'aorte abdominale, mais elle est variable selon les populations. Par exemple, l’incidence d’angor clinique est de 20% en France et de 49% en Suède, et celui d’infarctus respectivement de 16% et 50% [2,7]. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion diminuent le risque de rupture, et les statines semblent freiner la croissance des anévrysmes [6]. Le taux d'insuffisance rénale postopératoire nécessitant une hémofiltration ou une hémodialyse est de 5% dans la chirurgie sous-rénale, et de 17% lors de clampage sus-rénal [3].  

 
 
Anévrysme de l'aorte abdominale
Le risque majeur de l'anévrysme est sa rupture (20% des cas), qui est d'autant plus probable que son diamètre est plus grand (30% à 6 cm et 50% à 7 cm). La mortalité opératoire moyenne est < 5% dans les anévrysmes sous-rénaux, mais s'élève à 15% dans les lésions qui englobent le tronc coeliaque.


©  CHASSOT PG, TOZZI P, BETTEX D, Octobre 2010, Dernière mise à jour, Avril 2018
 
 
Références
 
  1. BACK MR, BANDYK M, BRADNER M, et al. Critical analysis of outcome determinants affecting repair of intact aneurysms involving the visceral aorta. Ann Vasc Surg 2005; 19:648-56
  2. BARON JF, MUNDLER O, BERTRAND M, et al. Dipyridamole-thallium scintigraphy and gated radionuclide angiography to assess cardiac risk before abdominal aortic surgery. N Engl J Med 1994 ; 330:663-9
  3. BRECKWOLDT WL, MACKEY WC, BELKIN M, O'DONNELL TF. The effect of suprarenal cross clamping on abdominal aortic aneurysm repair. Arch Surg 1992; 127:520-9
  4. CUNNINGHAM AS. Anesthsia for abdominal aortic surgery – a review (Part I). Can J Anaesth 1989; 36:426-33
  5. DICK F, DIEHM N, OPFENMANN P, et al. Endovascular suitability and outcome after open surgery for ruptured abdominal aortic aneurysm. Br J Surg 2012; 99:940-7
  6. GREENHALGH RM, POWELL JT. Endovascular repair of abdominal aortic aneurysm. N Engl J Med 2008; 358:494-501
  7. HOHNER P, NANCARROW C, BACKMAN C, et al. Anesthesia for abdominal vascular surgery in patients with coronary artery disease. Part I: Isoflurane produces dose-dependent coronary vasodilatation. Acta Anaesthesiol Scand 1994; 38:780-92
  8. KENT KC. Abdominal aortic aneurysms. N Engl J Med 2014; 371:2101-8
  9. LEVY RS, CLAGNAZ F. Anesthesia for surgery of the abdominal and distal aorta. In: SIMPSON JI, ed. Anesthesia for aortic surgery. Boston, Butterworth-Heinemann 1997, 229-53
  10. MELTON LJ, BICKERSTAFF LK. Changing incidence of abdominal aortic aneurysms: a population-based study. Am J Epidemiol 1984; 120:379-88
18. Anesthésie pour la chirurgie de l'aorte